L’Ardèche est l’unique département de France métropolitaine à cumuler l’absence de gare de voyageurs, d’aéroport commercial et d’autoroute. Une exception qui ne sera bientôt plus de mise.
Vous ne le savez peut-être pas. Ses 333 229 habitants, eux, ne le savent que trop bien. En plus d’être dépourvu de gare de voyageurs en activité, le département de l’Ardèche ne compte ni autoroute, ni aéroport commercial. En cause, notamment : le relief ardéchois qui est « constitué pour 75% de zones de montagne, passant de 40 mètres au confluent du Rhône à 1 754 mètres d’altitude au Mont Mézenc », souligne le Conseil départemental. Et l’Ardèche est le seul de France métropolitaine dans ce cas de figure. En effet, si d’autres ne disposent pas d’autoroute à l’instar de la Charente, la Haute-Corse, les Côtes-d’Armor ou le Gers, ni d’aéroport commercial comme l’Ariège ou les Alpes-de-Haute-Provence, c’est l’unique département à ne pas avoir de gare.
Pour rappel, la desserte voyageurs par voie ferrée s’arrête en 1973 avec la fermeture de la ligne rive droite du Rhône, qui reliait Givors à Nîmes. En revanche, des trains continuent de circuler dans le département. Effectivement, la ligne rive droite du Rhône sert encore pour le fret. Elle accueille aussi des trains de voyageurs, « en cas de perturbations notables sur les lignes de la rive gauche », indique la SNCF. Toutefois, ils ne font pas de halte dans le département. De même, la ligne Nîmes – Pont-Saint-Esprit passe par la gare du Teil, mais seulement pour faire demi-tour. Ainsi, le seul train de voyageurs sur le territoire est un touristique : le “Train de l’Ardèche”. Doté de locomotives à vapeur et de voitures, pour la plupart classées monuments historiques, il transporte chaque année des milliers de touristes.
Mais bientôt, cette exception ne sera plus de mise. En effet, Fabrice Pannekoucke, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, a récemment confirmé le retour de la desserte voyageurs par voie ferrée dans le département. « Début 2027, les Ardéchois pourront à nouveau prendre le train, plus de 50 ans après son arrêt », annonçait-il. En tout, 2,4 millions d’euros seront investis « pour tenir cet engagement attendu par tout un territoire ». Cela fait, en effet, plusieurs années que des élus et associations se mobilisent pour que le train revienne en Ardèche. D’autant que le département possède toutes les infrastructures nécessaires, que ce soient des gares et des voies ferrées.
L’arrivé d’un aéroport commercial ne semble, en revanche, pas d’actualité. Les habitants vont donc devoir continuer à se rendre dans un département voisin pour prendre l’avion. De même, la construction d’une autoroute n’est pas envisagée. D’ailleurs, la plus proche longe la limite du département avec la Drôme, mais sans jamais y entrer. L’Ardèche dispose, malgré tout, d’axes routiers majeurs comme la D86, la RN102 ou encore la D820. Problème, certaines routes sont vite saturées. « On dénombre pas moins de 23 000 véhicules par jour sur le pont de Serrières, et de l’autre côté, sur la rive gauche, la commune de Sablons est complètement débordée… », déplorait ainsi le Collectif des usagers des transports publics Sud Ardèche.
Et pour cause : « 85% des habitants doivent utiliser leur véhicule pour aller travailler », note le Conseil départemental. « En Ardèche, la plupart des déplacements se font en voiture parce qu’il n’existe pas d’autres alternatives réalistes pour aller travailler ou faire ses courses tout au long de l’année », déclarait Olivier Amrane, le président du Conseil départemental, dans un communiqué de presse. C’est d’ailleurs pour cette raison que la collectivité avait décidé de repasser à 90 kilomètres par heure 3 500 kilomètres de routes ardéchoises à partir du 1er septembre 2022, alors que la vitesse avait été abaissée à 80 kilomètres par heure en 2018.
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