Certains crimes sanglants ont donné naissance à des légendes terrifiantes. Connu pour ses magnifiques paysages et son patrimoine riche, l’Ardèche n’a pas échappé à ces faits divers sordides et, au début du XIXe siècle, la sombre histoire de l’Auberge de Peyrebeille en fait partie. Aujourd’hui, le site, qui pourrait vous donner froid dans le dos, se visite.
Au début du XIXe siècle, les époux Pierre et Marie Martin, d’anciens fermiers, gèrent l’auberge de Peyrebeille et développent leur commerce dans l’actuelle commune de Lanarce. Cependant, leur affaire va prendre une tournure des plus inattendues, puisque le bâtiment, et ceux qui y travaillent, finissent par être au centre de rumeurs sordides. En effet, les habitants du village soupçonnent les deux gérants et leur domestique dans une sombre affaire d’assassinats, après que le cadavre d’un certain Jean-Antoine Anjolras a été découvert sur les rives de l’Allier. Aujourd’hui, la bâtisse est toujours debout. Surnommée “l’Auberge rouge”, elle abrite un hôtel-restaurant et un musée qui raconte ce fait divers qui a rendu ce lieu célèbre.
Pour mieux comprendre l’intérêt porté à ce site, il faut faire un bond dans le temps. Dans la région, le couple Pierre et Marie Martin ne profitait pas d’une excellente réputation. En effet, alors que l’auberge tournait plutôt bien et que les époux ne cessaient de s’enrichir, l’apparition du cadavre de Jean-Antoine Anjolras, en partie broyé, a fait grand bruit. Le défunt aurait fait une halte à l’auberge, espérant y trouver un toit. Malheureusement, il y aurait trouvé la mort, tué par les deux gérants et leur domestique, Jean Rochette. Un vagabond de passage assurait être le témoin de ce meurtre sanguinaire, tandis que les aubergistes lui avaient refusé une nuit à titre gracieux.
L’enquête laissait entendre que d’autres crimes auraient été commis sur place. Auprès de la police, certains clients racontaient avoir vu des mains humaines mijoter dans des bouillons. D’autres narraient que de la viande humaine était servie à des clients incrédules et que les restes étaient brûlés dans la cheminée. Après de longues investigations, le couple a été accusé de deux meurtres, de quatre tentatives d’homicide et de six actes de vols. Toutefois, ils n’ont été reconnus coupables que du seul meurtre de Jean-Antoine Anjolras. Les époux Pierre et Marie Martin et Jean Rochette ont été condamnés à la guillotine. Exécutés devant l’auberge de Peyrebeille, ils sont devenus des icônes horrifiques de l’Ardèche.
Sur place, à Lanarce, une pierre se dresse à côté de la route pour symboliser l’endroit où se trouvait la guillotine. À l’intérieur du musée, un décor semblable à celui de l’époque des époux Martin a été dressé. Une visite permet d’en apprendre un peu plus sur cette histoire sordide, où de nombreux mystères persistent malgré le temps qui passe… Par ailleurs, les têtes des coupables auraient été dérobées après leur exécution, mais des moulages de ces dernières sont visibles au musée Crozatier au Puy-en-Velay. Également, certains historiens défendent la thèse de l’innocence des aubergistes. Selon eux, les locaux auraient créé cette histoire pour se débarrasser du couple Martin, jugé trop royaliste.
Informations pratiques – Visite de l’Auberge rouge :
Auberge de Peyrebeille, à Lanarce (Ardèche) ;
Durée de la visite : 20 minutes ;
Tarifs : entré adulte à 5 € et entrée enfant à 2,50 € ;
Plus d’informations disponibles en cliquant ici.
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