Quid du Quinquennat ?
Seul pare-feu : le référendum
Le décalage antérieur permettait a contrario au peuple d’exprimer son opinion voire son refus de la politique suivie, ce qui dans le passé, a entrainé une cohabitation qui n’a été possible que par le manque de réalisme des Présidents Mitterrand et Chirac qui auraient dû tirer les conséquences de l’échec de leur politique et donner leur démission. Leur refus de le faire a certainement eu pour conséquence le retard pris dans notre pays dans de nombreux domaines car ces périodes ont été marquées par un immobilisme d’observation. Le grand défaut du quinquennat semble quant à lui provenir du temps trop court accordé au Président. En effet dans le cas où il aurait l’intention de faire un autre mandat, il accélère, pour ne pas dire qu’il précipite, les réformes pour pouvoir présenter un bilan sur lequel appuyer sa nouvelle candidature. Or les reformes essentielles à faire dans notre pays doivent faire l’objet d’études approfondies et surtout d’un consensus des partis concernées pour éviter de mettre dans la rue des cohortes de mécontents le plus souvent par manque d’explications. On ne réforme pas sans expliquer, et expliquer pour convaincre prend du temps. Et puis pourquoi ne pas s’interroger sur la capacité à gouverner d’un Président ? Il a beau avoir été élu, sa politique à un moment ou à un autre peut s’avérer contre productive voire incohérente et dangereuse. Dans ce cas le seul pare-feu possible serait le référendum d’initiative populaire que malheureusement nous n’avons pas dans la constitution et qui serait une disposition qui rendrait la conduite de l’Etat plus sereine. En ayant cette possibilité et en revenant au septennat nous aurions à la fois stabilité et sûreté : deux ingrédients indispensables pour guider notre pays tout au long du 21e siècle.
Francis Manaud