Les 21 et 22 septembre prochains, les 41es Journées européennes du patrimoine sont l’occasion idéale pour vous engouffrer dans des lieux insolites, chargés d’histoires, qui éveillent la curiosité ; dans le Lot-et-Garonne, le Journal Toulousain en conseille quatre, qui devraient susciter votre intérêt.
Il existe des endroits que l’on cherche d’ordinaire à éviter. C’est le cas du Palais de justice d’Agen dans le Lot-et-Garonne ; Pourtant, à l’occasion des Journées du patrimoine, vous êtes invités à découvrir de l’intérieur cet édifice qui, s’il a été inauguré en 1869, aura nécessité sept années de travaux pour finir la construction. Ainsi, vous découvrirez, en plus d’une présentation de costumes d’audience qui illustrent les métiers des tribunaux, son architecture du XIXe siècle et ses salles classées aux titres des Monuments historiques.
Au sommet de l’escalier monumental se trouvent deux statues représentant le Droit et la Loi. Vous pénétrerez ensuite dans la salle des pas perdus. Ce grand hall est orné de pilastres et de consoles-cariatides supportant un plafond à charpente apparente. Sur le pourtour, des candélabres en pierre et en bronze, ornés de fleurs et de feuillages, terminent cet ensemble. La salle des assises, de style Napoléon III, a fait l’objet d’une restauration en 2009, et se distingue elle par des peintures murales de style antique.
Infos pratiques : Palais de justice, place Armand Fallières à Agen. La visite est libre et gratuite, le dimanche 22 septembre, de 14h à 17h. Renseignements au 05.53.77.95.00.
La culture du tabac a connu un vif succès dans le Lot-et-Garonne au milieu du XXe siècle. A tel point qu’elle a modifié durablement et en profondeur, le sort des familles qui en vivaient. Mais elle s’est éteinte petit à petit. L’association des Amis de Galapian a décidé de raviver les souvenirs d’une agriculture importante pour le département à travers une exposition baptisée “Si tabac m’était conté” et des ateliers découverte, à l’intérieur même de l’ancien séchoir à tabac. A vocation pédagogique, cette présentation précise toutes les étapes de production pour que vous soyez incollable sur le sujet. Et pour parfaire vos connaissances, vous pourrez observer une récolte à l’ancienne, sur une parcelle proche du lieu d’exposition, ainsi qu’à la mise à la pente, opération qui consiste à pendre les feuilles de tabac pour les faire sécher. Un aperçu authentique des techniques et des traditions de cette culture désormais désuète. Après avoir mangé sur place (réservation souhaitée au 06.80.87.87.78), vous pourrez assister à des projections et participer à des échanges sur cette dimension agricole du patrimoine local.
Infos pratiques : Ancien séchoir à tabac, 145 chemin de Caumons à Galapian. Atelier récolte à l’ancienne, le samedi 21 septembre, à 10h. Visite et animations gratuites et sans réservation. Renseignements au 05.53.87.27.86.
Avec ses grottes, son clocher et ses bâtiments faisant corps avec le rocher, le lycée professionnel de l’Ermitage et son coteau font partie du paysage. L’architecture intérieure originale de l’établissement rappelle que l’histoire du lieu est mêlée depuis les premiers siècles à celle de la ville. En effet, il a été fondé grâce à plusieurs ermites, d’où son nom, venus se retirer du monde dans les cavités. Ces dernières sont visibles depuis la cour de récréation. Ces religieux ont entretenu la mémoire de martyrs chrétiens agenais du IIIe siècle, sainte Foy et saint Caprais. Au fil du temps, ils ont creusé des chapelles monolithes, dont l’une se trouve actuellement à côté du réfectoire du lycée. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, un monastère de l’ordre des Carmes y est créé. Expulsés en 1880, les moines reprennent le site de 1925 à 1959, date à laquelle le monastère est transformé en une école d’enseignement professionnel ménager rural, où les filles apprenaient à « devenir de bonnes épouses ». Désormais, l’établissement est un lycée d’enseignement agricole privé à l’architecture et l’histoire hors du commun, qui valent la visite. Cette dernière, guidée, vous fera découvrir les grottes troglodytes, refuges des premiers chrétiens, la source miraculeuse de Saint-Caprais et l’église de l’Ermitage. Les plus intrépides pourront gravir le clocher de l’église et profiter d’une vue à couper le souffle sur Agen et ses environs.
Infos pratiques : Lycée professionnel de l’Ermitage, 304 avenue Joseph Amouroux à Agen. Accès gratuit et sans réservation le samedi 21 septembre de 14h30 à 17h30.
Du Centre d’Accueil des Français d’Indochine (Cafi) de Sainte-Livrade-sur-Lot, il ne reste plus que quatre anciens bâtiments, désormais classés. Devenus lieu de mémoire, ces vestiges témoignent d’une histoire des plus insolites, dont vous pourrez prendre connaissance lors de votre visite de ce qui a été avant cela, site industriel… jamais achevé. En effet, dans les années 1930, la France décide d’augmenter la production de la poudrerie de Bergerac (Dordogne) en implantant un nouveau complexe militaro-industriel dans le Lot-et-Garonne sur 421 hectares, sans compter les 39 hectares pour construire les baraquements des ouvriers. Terres dont ont été expropriés plus de 70 propriétaires. La main-d’œuvre locale étant insuffisante, 3 500 réfugiés espagnols ont été envoyés sur place, de même que des milliers de tonnes de béton et de fer, et de nombreux engins de chantier. Les travaux commencent tout juste quand la débâcle de 1940, met fin au projet. C’est ensuite dans les années 1950 que le site est réhabilité pour accueillir les familles françaises, rentrées d’Indochine après la chute de Diên Biên Phu. Avant que ce camp soit lui aussi abandonné.
Infos pratiques : Site de l’ancienne poudrerie nationale, à Sainte-Livrade-sur-Lot. Visite guidée gratuite et sans réservation les 21 et 22 septembre, de 14h à 17h. Plus de renseignements au 06.74.01.73.75.
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