[Clash] Pour ou contre le port de la blouse à l’école ?

Pour

Marie-Claire Danen – Déléguée régionale du Parti chrétien démocrate

Oui, je suis tout à fait favorable au port de la blouse à l’école. En tant que mère de famille nombreuse, cela règle l’éternelle question du matin : « je n’ai rien à me mettre » si l’enfant n’a pas dans son placard le dernier jean à la mode, mais aussi par souci de justice, car la blouse fait disparaître les différences. Durant le temps scolaire l’élève n’est plus sujet aux remarques de ses camarades en matière de mode, où le diktat des marques  fait loi. Au parti chrétien démocrate (PCD) nous sommes attachés à la justice sociale et le port de la blouse est une vraie justice sociale, une fois les vêtements mis au second plan, ​l’élève quelle que soit sa condition, peut se concentrer, s’il le veut, sur son travail scolaire et être totalement attentif à l’instruction qui lui est prodiguée. Bien sûr, d’autres éléments peuvent perturber l’attention des élèves en dehors des vêtements (le téléphone portable, tablette et autres gadgets….) il en va de la responsabilité des parents et des enseignants. Pour conclure, le port de la blouse est un vrai plus dans une société où « consommer » de la mode n’est pas à la portée de tous les budgets.

Contre

Hélène Rouch, présidente de la FCPE 31 (fédération des conseils de parents d’élèves)

L’idée d’instaurer le port de la blouse au collège Fermat de Toulouse est une mauvaise réponse à une vraie problématique.  Oui, notre société est inégalitaire et ces inégalités ne restent pas à l’entrée des collèges qui sont aussi le reflet de notre société.  Oui, ces inégalités sont d’autant plus marquées que l’on n’a pas su créer une mixité sociale dans certains établissements scolaires. Et oui, enfin, ces inégalités peuvent parfois créer des tensions dans les collèges entre les adolescents qui ont besoin de signes d’appartenance à un groupe. Mais ce n’est pas en essayant de masquer un problème et en le glissant très imparfaitement sous une blouse que le problème va être résolu. Il faut au contraire créer les conditions du vivre ensemble dans les collèges qui sont aussi un lieu d’apprentissage de la vie en collectivité. C’est en responsabilisant les adolescents, en les associant dans les instances de gestion des établissements scolaires qu’ils vont apprendre le vivre ensemble, chacun avec sa culture, ses origines sociales et ses différences. Il faut créer des conseils de vie collégiens, faire participer les élèves délégués à la rédaction du règlement intérieur, leur donner les moyens de jouer leur rôle dans les conseils d’administration et autres conseils de classe. Faisons confiance à nos enfants plutôt que de leur masquer les problèmes.