La députée de la troisième circonscription de Haute-Garonne ne conçoit pas la vie sans changement. Toujours en marche.
Corinne Vignon est un pur produit de la société civile. Tour à tour responsable de communication d’une grande mutuelle, gérante de parc touristique au Costa Rica, restauratrice à Barcelone, agent immobilier à Labège… son parcours est jonché de coups de tête. Pour conquérir la mairie de Flourens en 2014, cette quinqua célibataire, née à Agen, fait du Macron avant l’heure : « J’ai organisé ma propre marche ! Je suis allée écouter les habitants puis leur ai proposé un programme en 50 points, que j’ai respecté. »
Et lorsqu’elle apprend la création du mouvement En marche, il ne lui faut pas longtemps pour en devenir la référente départementale : « J’ai enchaîné les meetings, avec des ballons, des t-shirts et des drapeaux ! » Sa candidature aux élections législatives lui laisse un goût beaucoup plus amer : « Je n’étais pas préparée aux coups bas. Certains sont prêts à tout pour une place. » Ainsi, elle portera plainte pour le piratage de sa messagerie informatique et sera victime d’une rumeur, à la veille du second tour, l’accusant de fraude fiscale pour des activités de cartomancie – le parquet de Toulouse a depuis classé l’affaire.
À l’Assemblée, Corinne Vignon travaille sur les régimes des retraites, le régime social des indépendants, la fin de vie… Le bien-être animal, un de ses chevaux de bataille, absent de la loi Alimentation, devra attendre un peu : « L’urgence était d’abord de s’occuper des agriculteurs. » Dans tout ce qu’elle fait, elle applique la stratégie du ”push”, mot qu’elle utilise pour décrire son ardeur à la tâche. Par exemple, afin que Balma, au cœur de sa circonscription, dispose enfin d’une gendarmerie, elle a « harcelé pendant des mois les membres des cabinets des ministères de l’Intérieur, de la Défense, et du Premier ministre. »
Pour comprendre les choses, elle s’organise des stages en immersion : quelques nuits avec la brigade anti-criminalité, trois jours au tribunal de grande instance, puis à la Caisse d’allocations familiales, à Pôle Emploi… Pas étonnant qu’elle fustige les parlementaires qui se plaignent de trop en faire : « Qu’est-ce qu’ils croyaient ? Qu’on allait se promener ? Un mandat de député, ce n’est pas le Club Med. C’est un CDD de cinq ans, dans lequel on se plonge à fond. »
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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