Jean-Luc Moudenc veut peser dans le débat national

THINK TANK. Le maire de Toulouse a été nommé fin janvier délégué général de la France Audacieuse, mouvement qu’il a cofondé avec Christian Estrosi, le maire de Nice. Pour Jean-Luc Moudenc, il s’agit de « faire entendre la voix des territoires ».

Les dernières élections ont fortement bouleversé les pièces de l’échiquier. En pleine recomposition, le paysage politique voit naître différentes initiatives. C’est le cas de la France Audacieuse, mouvement cofondé par Christian Estrosi et Jean-Luc Moudenc, ses deux délégués généraux. Pour le maire de Toulouse, il s’agit de « faire entendre une voix originale, celle des territoires et plus spécifiquement celle des maires. Ils sont au plus près des citoyens, branchés sur la vie quotidienne ». Ouvert à tous les maires de France qui se reconnaissent dans les valeurs de la droite et du centre, ce mouvement ne s’inscrit pas dans l’organigramme des Républicains. Une indépendance que revendique Jean-Luc Moudenc et qui permettra à la France Audacieuse de « participer au débat national à l’heure où l’on parle beaucoup de l’éloignement entre les élus et les citoyens néfaste à la vitalité de la démocratie ». « Les maires sont bien placés pour retisser et raffermir ce lien », assure l’édile de Toulouse.

Si Jean-Luc Moudenc ne prête à la France Audacieuse aucune volonté de se situer « dans un rapport de force vis-à-vis de La République en marche ni de qui que ce soit », difficile de ne pas voir que les deux cofondateurs sont particulièrement réservés voire critiques quant à la ligne politique droitière du nouveau président de Les Républicains, Laurent Wauquiez. Lors de l’annonce de la création du mouvement, Christian Estrosi avait d’ailleurs indiqué au Figaro vouloir se placer entre « les Républicains profondément radicalisés » et « une droite macroniste ».

Plus prudent, le maire de Toulouse assure que l’objectif est de « se regrouper, d’échanger les expériences et, de temps en temps, de prendre la parole sans rentrer dans les polémiques politiciennes partisanes ni les querelles de personnes ». Après la mise en place d’un comité directeur d’une vingtaine de membres, la France Audacieuse prépare un événement à Paris dans les mois qui viennent, qui pourrait prendre la forme d’un congrès fondateur permettant de réunir les 600 membres. Les différents élus travaillent en parallèle à la rédaction d’un document national qui « recense les bonnes pratiques et les initiatives innovantes que nous avons pu impulser sur nos territoires respectifs ». Dans un contexte budgétaire tendu, il y sera notamment question de fiscalité locale alors que la taxe d’habitation a été supprimée par le gouvernement.

Paul Périé